Méditation du 33e dim. A : évangile selon Saint-Mathieu 25, 14-30

« Suivre la voie de la confiance ».

C’est la très connue parabole des talents que nous écoutons ce dimanche. Elle fut souvent utilisée pour défier les enfants et les jeunes afin de les inciter à apprendre pour être quelqu’un dans la vie… Ces jours de crise climatique donnent la volonté de garder le contrôle sur la situation et laissent apparaître des injustices et des violences nouvelles.

Savez-vous qu’en restant sensible au caractère imagé du langage de Jésus et en refusant de se focaliser sur les talents, Jésus veut nous encourager dans la voie de la confiance ? Dans cette parabole, Jésus manie à merveille l’exemple et le paradoxe. Il soulève une question existentielle : est-ce que je vis dans la peur ou bien est-ce que je vis dans la confiance ?

C’est fascinant de voir avec quelle facilité les deux premiers serviteurs arrivent à doubler la somme qui leur est confiée. Mais avec le troisième serviteur, nous avons spontanément pitié, parce qu’il n’a reçu qu’un seul talent, puisqu’il n’arriverait pas à vivre avec si peux ; qu’est-ce qu’un seul talent ? Et puis, c’est lui qui est traité avec le plus de dureté !  Pourquoi donc ?

Dans son enseignement aux disciples, Jésus est le révélateur de la fausse image que ce serviteur a de lui-même, de son existence et de Dieu. Il y a trois manières qui font apparaître comment il se trompe. D’abord, il a peur de Dieu. Ensuite, il veut tout contrôler, et surtout ne pas s’être trompé, ni avoir fait d’erreur. Jésus n’enseigne pas un Dieu qui serait dur avec son peuple. Toutefois, si tu vis avec une telle image d’un Dieu sévère, n’est-ce pas que tu veux tout contrôler ?  Que tu refuses la moindre erreur dans ta vie ?  Alors maintenant déjà, ta vie est un enfer et un désastre.

Toute la prédication de Jésus invite à la confiance en Dieu et de se fier à son Père et notre Père.

Jésus veut nous libérer du piège de self-control. À l’image des deux premiers serviteurs, Il nous invite simplement à avoir confiance et d’oser aimer.  Paulo Coelho disait : « Aimer, c’est perdre le contrôle ». Tout comme le deuxième serviteur qui ne se compare pas avec l’autre qui avait reçu 5 talents, l’invitation à ne pas chercher à se comparer aux autres, mais de préférer sa propre existence et d’oser la vie avec l’audace d’exister soi dans la confiance profonde d’être dans la main du Père. Une confiance pour s’élancer et risquer la Vie libre.

Combien de gens autour de nous ne sont-ils enfermés dans la crainte de mal faire ou bien d’être en faute ? La recherche de la perfection les rend négatifs, endurcis et ils aiment juger les autres pour justifier une rectitude de vie qu’ils croient exemplaire et irréprochable. Lorsque l’on choisit de vivre dans une image aussi étroite de son existence, l’épanouissement et le bonheur s’enfuient.

Jésus ne vient pas nous parler d’un Dieu qui est dur et sévère. Il invite à se lever pour aller le chemin dans la confiance. La parabole révèle combien nous aimons discuter et marchander, régler nos comptes avant de vivre de la confiance. Ainsi, on pourrait dire que : qui veut contrôler sa vie, rend sa vie hors de contrôle. William Blake Artiste, écrivain, Peintre, Poète (1757 – 1827) disait : « Ceux qui contrôlent leur désir, c’est que leur désir est assez faible pour être contrôlé ; et la raison qui contrôle prend la place du désir et commande à l’insoumis ».

À l’occasion de la 7e journée mondiale des pauvres, avec pour thème : « Ne détourne ton visage d’aucun pauvre » (Tb 4, 7), le message du Le Pape François nous dit dans sa lettre pour cette journée : « lorsque nous sommes devant un pauvre, nous ne pouvons pas détourner le regard, parce que nous nous empêcherions de rencontrer le visage du Seigneur Jésus. » Laissez-vous toucher par ce que vous allez vivre !

Deux journées pour nous sensibiliser à la pauvreté que nous ne devons ni oublier, ni ignorer, ni passer sous silence. Des journées pour permettre à chacun de parler et d’être écouté. Les diverses crises ont creusé le fossé entre les pauvretés et les richesses. Chacun de nous, peut se reconnaître Pauvre par ses soucis financiers, mais aussi par ses problèmes physiques, mentaux, sociétaux, matériels et bien d’autres.

Je vous souhaite de semer des signes tangibles d’espérance et de rester dans la confiance de Dieu.

Votre curé Joseph SCHMETZ