« L’or bleu, une richesse inestimable en toi ! »
Ce dimanche, le thème des lectures est la soif d’une eau qui apaise notre soif, pas seulement la soif extérieure, mais la soif d’amour, de vitalité, de la sensation d’exister vivant. À Massa, alos que les Israélites récriminaient contre Dieu et souffraient de la soif dans le désert, Dieu donne l’ordre à Moïse de frapper le rocher avec son bâton. Il en sortira alors un abondant flot d’eau.
C’est une image pour nous. Ne sommes-nous pas souvent aussi endurcis que ce rocher dont on n’attend pas d’eau ? Cette histoire veut nous donner du courage pour travailler à tout ce qui est endurci en nous. Elle veut nous donner l’espoir d’assouplir notre dureté. Ainsi, en ce temps de Carême, nous accueillons une source d’eau vive venue de nous-même, un jaillissement inestimable d’où nous pouvons étancher notre soif d’amour, mais d’où jaillit aussi suffisamment d’amour pour les personnes que nous rencontrons.
L’histoire de la Samaritaine, avec laquelle Jésus s’entretient au puits de Jacob, reprend le thème de l’eau. Jésus est cette eau vive qui apaise notre soif pour toujours. Et cette eau deviendra en nous une source nouvelle qui jamais ne s’assèchera. Par cette source, Jésus entend la source du Saint-Esprit.
Cela peut paraître un peu abstrait pour certains. Mais cette idée vient réconforter ma vie : il y a en moi une source divine du Saint-Esprit. Plus besoin d’aller puiser et recharger continuellement mes batteries chez des autres ! Par exemple, lorsque je suis confronté à un travail épuisant ou que j’ai trop de stress, à tout moment, je peux revenir puiser à ma source intérieure. Je peux vaincre la peur que le travail me submergera. Je peux facilement imaginer que tout ce que je fais et dis coulent de cette source intérieure. Toutefois, je ne peux puiser à cette source intérieure qu’à la condition de lâcher mon ego, mon ambition personnelle et que je deviens perméable à l’eau du Saint-Esprit. Chaque fois que je prends de la distance par rapport à mon ego, mon travail acquiert une autre qualité. Il perd son caractère dur et astreignant. Il s’écoule simplement et devient plus léger. Aussi, le rayonnement de mon travail est différent. Mon entourage ressent la dureté de quelqu’un qui travaille à partir de son ego et de son ambition personnelle. Cette dureté dans son travail met les gens autour de lui sous pression. Ou alors, ils sont contaminés par son agitation. Un travail qui émane de la source intérieure éveille chez les autres personnes l’envie et le plaisir de travailler elles aussi. Autre exemple, lorsque j’écoute une conférence et que je sens que l’autre ne veut que présenter son ego, cela me laisse un goût désagréable. Mais si quelqu’un parle de manière à ce que son ego soit perméable à quelque chose qui émane de sa source intérieure, cela fait du bien aux gens. Ils sont alors touchés par ses paroles.
Je vous souhaite d’aller au contact de votre source intérieure, celle de l’Esprit Saint. Qu’elle vous rafraîchisse, vous vivifie, vous renforce et étanche votre soif d’un amour qui ne peut plus tarir, mais qui coulant dans le sens de la vie, vient irriguer toute votre existence. Et je vous souhaite de ne jamais vous épuiser parce que vous puisez à une source qui est inépuisable, qui est divine.
Votre curé, Joseph SCHMETZ