Tout être vivant verra le salut de Dieu

Et tout être vivant verra le salut de Dieu 2e dimanche d’Avent/C Luc, 3, -6

De même que la naissance de Jean-Baptiste annonce la naissance de Jésus – mais déjà l’Annonciation de l’un annonçait celle de l’autre – la prédication de Jean-Baptiste anticipe la prédication de Jésus.

Au début de ce chapitre 3 de l’Evangile de Luc, l’auteur prend soin de préciser l’époque où ces événements se déroulent : l’an 15 du règne de Tibère… il cite gouverneurs, grands-prêtres de l’époque.

Qu’est-ce que cela veut dire ? Luc est soucieux de réalisme, soucieux de l’incarnation : Jésus n’est pas un ange tombé du ciel, une apparition, un fantôme. Il est homme profondément marqué par une histoire, une culture. Il connaît de l’intérieur les passions des hommes, leurs joies, leurs tristesses.

Héritiers de cette histoire, Jésus autant que Jean-Baptiste sont héritiers d’une attente. Plus encore d’une espérance. Baruch, au moment de la captivité à Babylone, invite ses contemporains à se tourner vers l’Orient : les dispersés vont revenir d’exil, déjà des chemins se tracent dans le désert. Dieu ramène son peuple. Baruch invite à la joie : « Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère… Debout Jérusalem tiens-toi sur les hauteurs et regarde vers l’orient… tes enfants que tu avais vus partir captifs, voilà que Dieu les ramène ».

Jean-Baptiste et Jésus habite cette même attente, cette même espérance. Mais ici il ne s’agit plus du retour vers Jérusalem après la déportation. Il s’agit plus largement de ‘voir le salut de Dieu’.

Aujourd’hui, dans nos contextes que peuvent vouloir encore dire ‘Voir le salut de Dieu…’, ‘Quitter sa robe de tristesse…’, ou encore ‘Regarder vers l’Orient…’ Quel sens donner aujourd’hui à des expressions ‘Dieu te ramène à Jérusalem (non pas évidemment la Jérusalem historique mais la Jérusalem symbolique)’ ? Répondre à ces questions, c’est retrouver l’actualité de la foi, c’est lui donner un aujourd’hui. J’ai peur que l’aujourd’hui de la foi soit perdu parce que nous ne parvenons pas à donner sens à ces expressions désignées ci-dessus. Trop occupés à faire fonctionner la maison Eglise, nous ne percevons plus l’aujourd’hui du salut.

Rendre droit les sentiers, combler les ravins, aplanir les montagnes… c’est d’urgence dépondre à cette question : quel est l’aujourd’hui du salut.