Méditation 2e Dim. de l’Avent C : évangile selon saint Luc 3, 1-6
« Où nous mène le chemin que nous allons ? »
Au deuxième dimanche de l’Avent, la figure de Jean-Baptiste est au centre de notre préparation à Noël. Saint-Luc commence l’histoire du ministère de Jean par une mise en contexte historique précise. Il annonce la venue du Seigneur dans l’histoire d’Israël. C’est une belle invitation, que celle d’accueillir la venue du Seigneur au milieu de notre histoire, dans laquelle tout va mal en ce moment et où plus personne ne sait de quoi l’avenir sera fait.
Malgré et envers contre tout, il se passe une histoire sainte. Cette histoire est la manière qu’a Dieu de venir nous sauver, de créer le salut, la guérison, la rédemption pour nous. L’histoire sainte commence avec l’annonce du baptême, qui souffle en nous un changement de mentalité et nous promet que tous nos péchés sont pardonnés, que nous sommes acceptés et aimés de Dieu sans condition.
Au cœur de notre histoire politique, il s’agit de changer de mentalité, de regarder le monde avec d’autres yeux, les yeux de Dieu. Jean-Baptiste nous appelle : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ». (Lc 3,4s)
C’est notre tâche pendant l’Avent. Nous devons réfléchir à nos chemins. Les chemins que nous empruntons nous mènent-ils vraiment au but ? Où mènent-ils à l’erreur ? Nos chemins sont-ils clairs et sans ambiguïté ? Nous allons tantôt dans une direction, tantôt dans une autre. Aujourd’hui, nous assistons à une perte de repères et de direction. On essaie tout ce qui est possible et son contraire. Les paroles de Jean ne sont pas seulement un avertissement, mais aussi une promesse. Nous pouvons avoir confiance que Dieu lui-même comblera les ravins en nous, qu’il remplira de sa lumière les abîmes de notre âme et les transformera ainsi en un chemin qui nous mènera à Dieu et à une vie pleine et réussie. Et c’est la promesse que les montagnes de problèmes devant lesquelles nous nous trouvons souvent et qui nous écrasent seront aplanies. Alors, la montagne de tâches que nous devrions accomplir ne pèsera plus sur nos épaules. En ayant confiance à l’Esprit de Dieu pour dissoudre certains des problèmes devant lesquels nous restons figés, nous espérons bien sûr que Dieu aplanira la montagne presque insurmontable des oppositions entre les belligérants, et qu’il abaissera la montagne qui nous empêche de voir l’avenir. Alors, nous pourrons à nouveau regarder l’avenir avec espoir.
Et de conclure, Jean-Baptiste nous annonce : « tout être vivant verra le salut de Dieu ». (Lc 3,6)
Le mot grec que Luc aime tant, « soterion », signifie : guérison, libération, bien-être, bonheur, préservation. Si nous avons dégagé les chemins par lesquels Dieu veut venir à nous de tous nos soucis, de nos anxiétés, de l’amas d’activités qui ferment notre cœur à Dieu, alors nous verrons comment Dieu guérit nos blessures, comment il nous libère de nos peurs, comment il nous conduit à la paix intérieure, à nous connaître vraiment, et comment il préserve et protège en nous ce moi originel et inaltéré, non troublé…
C’est ce que je vous souhaite en cette deuxième semaine de l’Avent, d’oser de longs temps de silence, d’oser aller au désert, pour faire l’expérience de la naissance secrète du Seigneur dans le cœur. Dieu est déjà venu. Il est déjà dans votre cœur. Mais souvent, il ne peut pas atteindre l’être profond parce que nous avons dressé trop d’obstacles et de conditions à sa venue. Dans le silence, dans le désert, ces obstacles tombent. Il arrive même qu’une telle expérience nous donne d’expérimenter que tout devient soudain silencieux et calme et d’être touchés au plus profond de notre cœur par sa Présence. Dieu est alors venu à nous. Et tout d’un coup, tout est sain, entier et cohérent pour nous. C’est ce que nous vous souhaitons de tout cœur.
Votre curé, Joseph SCHMETZ